Il n'y a d'éthique que lorsqu'il y a liberté

Publié le par casino-marseille.over-blog.fr

Le 21 février 2010

On a failli revoir nos positions…

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Ils ont failli nous faire croire qu’un casino pouvait être synonyme d’éthique et de promotion culturelle. Tout avait en effet bien commencé.

Le premier projet présenté le mardi 16 février à l’ensemble des corps constitués, l’Estello Casino, avait de quoi mettre l’eau à la bouche… Promouvoir les valeurs de la Cité Phocéenne, une ville où il fait « bon vivre » et l’ouverture culturelle telles étaient les ambitions de l’équipe porteuse du projet Estello (étoile, en provençal).
Se faisant l’écho du maire de Marseille, de la population marseillaise et des médias, le responsable partenariats du projet a affirmé le volonté du groupe de ne pas faire appel au groupe Partouche pour la mise en œuvre de leur projet suite aux différentes implications du groupe dans des affaires à tendance mafieuse…
Quant à la culture ? Un aquarium, une salle de spectacle, une galerie d’art… et la nomination d'un responsable culturel, effort salué par la responsable de l’association Marseille-Provence 2013. Un projet loin d’être révolutionnaire mais pour lequel on peut quand même noter des efforts en terme d’éthique, les porteurs du projet appelant la CCI et le groupe Hilton à se désolidariser de Partouche.

Le projet du groupe 3 (dont le nom n’est pas encore connu) ne veut pas du bling-bling habituel associé à l’image des casinos mais d’un casino « réaliste, réalisable et viable ». On vous l’accorde. Il nomme un responsable éthique et développement durable. Bon. Le paradoxe est révélé par le projet Mediterraneo. Ils veulent faire les choses bien. Alors ils mettent en place des garanties. Et elles sont réelles, puisque le projet s’engage pour des politiques de prévention incluant notamment la limitation volontaire d’accès pour les addicts du jeu.

Mais comme pour l’ensemble des projets, l’engagement s’arrête là. Quelques meurettes pour habiller la mascarade commune.
Le groupe Mediterraneo, celui là même qui veut participer au renouveau marseillais, a choisi de répondre favorablement aux caprices du président de la CCI Marseille Provence en intégrant une girafe dans le logo et d’autre part de choisir une égérie des plus contestables pour symboliser son casino en la personne de… Alain Delon ! Pas sûr que le choix d’un comédien ami de Jean-Marie Le Pen soit apprécié par l’ensemble des parties prenantes… Pour notre part, nous regrettons cette prise de position.

Point positif majeur de ces présentations, la prise de position à l’unanimité contre le partenariat avec le groupe Partouche, suite à la garde à vue du président du groupe.
Et Patrick Partouche tentant de s’expliquer : s’il a été mis en garde à vue à Nice en début de mois, c’est en tant que « témoin », presque « victime ». Nos excuses M. Partouche, nous ignorions que les victimes ou au moins les témoins aussi pouvaient être placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour extorsion de fonds !


Finalement, on aura beau parer de toutes les vertus possibles et imaginables les casinos, nous faisons le constat d’un problème intrinsèque à cette activité même. Sur ce point nous rejoignons l’ensemble des intellectuels qui se posent des questions quant à la capacité des casinos à être des établissements responsables.
Si les jeux d’argent sont devenus banals, les sommes mises en jeux dans les casinos sont bien plus importantes que celles misées avec la Française des jeux. Nous pensons qu’un casino n’aurait pour effet que d’augmenter la précarité et le surendettement et de nuire à la convivialité marseillaise. Enfin, nous considérons que l’implantation d’un casino est par nature contraire au concept de développement durable aux vues des dérives qu’elle engendre et que les quelques mesures mises en place ne peuvent inverser la tendance. En effet, le développement durable, valeur tant mise en avant dans ce dossier, met en valeur non seulement la protection de l’environnement mais aussi l’émancipation des citoyens et la liberté de choix. Des libertés qui sont remises en cause par les établissement de jeux qui peuvent participer à l’aliénation des personnes et créer de la dépendance, en plus de permettre des manipulations de fonds digne des meilleurs films hollywoodiens...

Publié dans Marianne

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